Un cas particulier !
Cépage, couleur…
Cette appellation est loin de s’inscrire dans le profil général des vins de la région. De quoi aiguiser les curiosités !
Au centre du département de l’Hérault, cette appellation s’épanouit sur des terrasses et des collines situées au nord de Pézenas, à une trentaine de kilomètres de la mer et sur la rive droite du fleuve Hérault. La promenade est belle…
1948
8
communes
100 HA
en production
11 caves particulières
7 coopératives
blanc
100%
clairette
Bien admirer le paysage autour de soi et parfois, ne pas oublier de regarder ses pieds. Le terroir est là, à hauteur de chaussures. Et que voit-on ? Un peu de quartz, des silexs et des calcaires agglomérés, formation typique des terrasses villafranchiennes. Au nord de l’aire d’appellation, apparaissent aussi quelques affleurements de schistes. On pourrait deviser longuement sur la géologie, le climat méditerranéen atténué par la proximité des premiers contreforts cévénols, le rendement moyen de 45 hectolitres à l’hectare, ou encore la présence forte de la coopération, mais l’extrême singularité de l’appellation est ailleurs.
D’abord, alors que le Languedoc aime mélanger les cépages et que le cahier des charges de ses appellations préconise voire même commande l’assemblage de plusieurs cépages dans les vins, la Clairette du Languedoc est mono-cépage. Le nom du raisin local ? La Clairette, évidemment. En découle la seconde particularité de cette AOC : alors que les vins languedociens sont en majorité de couleur rouge, les siens sont exclusivement blancs. Ce qui n’empêche pas un peu de diversité puisque la clairette peut être vinifiée en vin sec ou légèrement moelleux, mais aussi en rancio ou en vin de liqueur. De quoi ajouter encore à la personnalité de cette appellation à découvrir absolument.
L'histoire de la clairette est aussi ancienne que celle du vignoble du Languedoc. La clairette pourrait être un cépage apporté par les Grecs lors de leur introduction de la vigne en Gaule méridionale. Les vignobles d'Adissan, de Fontes, de Cabrieres, d’Aspiran et de Paulhan font un effort qualitatif récompensé en 1948, avec l'accession en AOC. C'est donc l’une des plus anciennes appellations du Languedoc et c'est la plus petite.