L’appellation aux 2 visages !
Entre schistes et calcaires,
Saint-Chinian a fait un atout de sa remarquable diversité de terroirs mais aussi de cépages.
DU SUD, L’ARRIVÉE AU COL DE FONTJUN
En toile de fond se dressent le Mont Caroux et le Massif de l’Espinouse, majestueux. Au 1er plan, les chemins entrelacés nous immergent dans des paysages luxuriants. Seules les arêtes calcaires barrent l’horizon; elles dominent les vallées ; les longues dépressions étroites, aux sols argilocalcaires, accueillent les parcelles de vignes « engarriguées », entre deux, des paysages ouverts et soignés, réunissant vignes, murets de pierre et capitelles. Vertigineuse descente au village éponyme de Saint-Chinian, cœur de l’appellation où nous attend l’un des marchés de producteurs les plus réputés de la région. Nous y retrouvons maraîchers, éleveurs et bien-sûr vignerons.
CAP SUR LE NORD, LE MONT CAROUX
La garrigue laissera place au maquis dans la douce ascension des petites collines. Les vignes, s’étendent sur de larges parcelles, couvertes d’un tapis de feuillets de schistes. Le silence est perçu au moment où le chant de la rivière vient l’interrompre..
1982
Rouge
2004
Blanc
20
communes
3000 HA
en production
92 caves particulières
8 coopératives
rouge
80%
rosé
15%
blanc
5%
syrah
grenache
mourvèdre
lledoner pelut
carignan
cinsault
syrah
grenache
mourvèdre
lledoner pelut
carignan
cinsault
grenache blanc
roussanne
marsanne
rolle
bourboulenc
carignan blanc
viognier
clairette
macabeu
plus d'infos :
www.saint-chinian.comA la différence de certaines appellations qui s’inscrivent sur un socle de terroir très homogène, Saint-Chinian possède aussi cette particularité d’enraciner son vignoble en une géographie et une géologie tourmentées marquées par deux familles de terroirs bien distinctes, les schistes, comme l’AOC voisine de Faugères, et les calcaires. Côté schistes, au nord-ouest – où l’on distingue également deux crus, Saint-Chinian-Berlou et Saint-Chinian-Roquebrun, on tutoie presque la moyenne montagne, non loin du Mont Caroux qui culmine lui à plus de 1000 mètres d’altitude. La vigne s’accroche à des pentes parfois fortes, à des terrasses, au sein d’un paysage puissant occupé aussi par un maquis assez dense. Les vins se révèlent assez charmeurs, fins, intenses mais sans excès de muscles ni exubérance.
Côté calcaires, au sud-est, le décor est plus lumineux, avec des éperons rocheux qui délimitent des plateaux et des vallées où la vigne est implantée dans une ambiance de garrigue. Là, en fonction bien sûr de la « patte » de chaque vigneron, les vins se donnent avec beaucoup de générosité, une structure bien présente qui leur promet un bon potentiel de garde, et une partition aromatique jouant des notes de garrigue, comme de fruits frais, confits ou secs. Vous l’aurez compris, Saint-Chinian est à conjuguer au pluriel… Et rien de tel qu’une magnifique balade dans ce spectaculaire Haut Languedoc pour tout comprendre de ses nuances.
Il y a près de 540 M d’années, dans un océan, des sédiments se déposent et s’accumulent. Des boues et sables se cimentent et deviennent : calcaires, argiles et grés. L’océan disparaît peu à peu et une chaîne de montagne se dresse vers 300 M d’années ; les roches sont plissées, déplacées sur des dizaines de kilomètres. Les argiles deviennent des schistes, roches qui se débitent en feuillets et en plaques.